Durant ce mois d’aout 2024, à quelques mois des élections présidentielles aux USA, le réseau social d’Elon Musk, X, aura été au centre de l’attention.
De manière presque concomitante, nous avons appris d’une part que le réseau social utilisait les données personnelles de ses utilisateurs pour entrainer son programme d’Intelligence Artificielle, et d’autre part la tenue d’un entretien retransmis en direct entre Elon Musk (le propriétaire de X) et Donald Trump (candidat Républicain aux élections et ancien Président). Depuis quelques temps, Elon Musk ne cache plus son soutien à Donald Trump et semble tout mettre en œuvre pour faciliter sa réélection.
Bon, qu’un milliardaire soutienne un autre milliardaire et mette sa puissance financière au service de sa campagne, on pourrait trouver cela normal. Après tout, Elon Musk est très loin d’être le seul soutien de Donald Trump. Sauf que ce n’est pas si simple, parce qu’Elon Musk est le patron d’un des plus grands réseaux sociaux de la planète et que ce récent vol de données des utilisateurs de X rappelle étrangement le scandale Cambridge Analytica et le vol massif de données personnelles d’environ 80 millions de comptes Facebook en 2014, qui aurait favorisé la première élection de Donald Trump en 2016 (ainsi que le Brexit).
Ce qui inquiète donc ici, c’est cette tribune immense qui est offerte à l’ancien Président et le manque objectif d’impartialité de son patron, qui a parallèlement licencié un nombre important de modérateurs de la plateforme. Comment ne pas douter d’une nouvelle manipulation de masse sur le réseau social ?
En effet, rien de plus facile pour Elon Musk que d’influencer les opinions de ses millions d’utilisateurs américain: on censure certains messages, on en met d’autres en avant, on laisse les trolls et les bots inonder la plateforme de message pro-Trump et anti-Harris; on modifie ainsi artificiellement le climat normatif et on compte sur l’efficacité du biais de simple exposition.
Les géants d’internet disposent d’informations extrêmement précises sur chacun de nous (que vous soyez utilisateur ou non), savent utiliser ces données pour influencer nos émotions ou nos comportement et sont donc tout à fait capables de modifier les intentions de vote de millions de personnes à leur insu. Le font-elles?…
Alors que faire? Un premier conseil serait d’éviter X. Un second serait de vous contraindre à consulter d’autres sources d’informations, ayant des points de vue différents. Rappelez vous que sur les réseaux sociaux, vous n’avez pas accès à une information exhaustive, mais à celles que la plateforme pense devoir vous présenter pour vous faire rester le plus longtemps possible connecté, y compris si ces informations sont fausses. Aujourd’hui, plus que jamais, s’informer est un processus actif.
Notons également qu’en juin 2024,c’est la société Meta (maison mère de Facebook) qui a été contrainte de suspendre son projet d’utilisation des données personnelles de ses utilisateurs dans un programme d’intelligence artificielle, après des plaintes dans 11 pays européens.
Il n’est pas question ici d’affirmer qu’un réseau social ou un autre influence volontairement le vote des électeurs américain. Le sens de cet article est de mettre en évidence la possibilité d’une influence plus ou moins importante des plateformes numériques dans nos choix, nos comportements, nos opinions.